Je suis une artiste indépendante, spécialisée dans ce que j’appelle le “portrait d’espace”. Ce terme désigne simplement ce que je produis lorsque je crée : un portrait des lieux que j’observe, consignant les détails qui le définissent tout particulièrement.
Un mot sur ma démarche :
Mon trait est sûr alors que tout est déformé, ce qui renforce ma proposition : il n’y a pas d’erreur, tout est question d’interprétation. Il ne s’agit donc pas d’un portrait ultraréaliste, ni d’un croquis d’architecte, mais bien d’un dessin vivant. Vivant parce que je m’intéresse aux lieux de vie en particulier, et cela sans représenter les personnes, de façon volontaire.
Ici un exemple de portrait d’une maison de maître ancienne habitée aujourd’hui par une famille (format A3) :

Cette technique très simple à mettre en œuvre est à la portée de toutes et tous : le matériel utilisé se résume à un stylo et une feuille. Il n’y a pas de gomme.
Après plusieurs expériences avec un public varié (enfants, adolescents, adultes et séniors, débutants, pratiquants ou aguerris), je constate qu’il est intéressant pour celui-ci de représenter l’espace qui l’entoure.
Ainsi, lors des ateliers que j’anime, je propose de produire des portraits d’espace. Je dessine en même temps que les participant⸱es, et la parenthèse alors ouverte nous ancre dans le lieu observé. Nous oublions les téléphones, les chamailleries et les tracas. Nous sommes concentré⸱es et détendu⸱es dans un espace calme, et guidé⸱es par une artiste reconnue dans ce domaine (cf articles Musée Hébert, ENS de Lyon, interventions en écoles).
Par ailleurs, je m’adapte à la sensibilité du groupe et des individus, puisque l’idée est de délier les mains qui “ne savent pas dessiner”, désinhiber les personnes qui “ne comprennent rien aux perspectives” tout en observant la beauté singulière du lieu dans lequel nous nous trouvons. Il s’agit en quelque sorte d’un cours de dessin lors duquel personne ne peut se tromper.
D’un point de vue pédagogique, l’outil dessin est intéressant pour plusieurs raisons. D’abord, il permet d’emporter avec soi une production personnelle particulière, valorisée par des personnes d’autorité dans le domaine, ce qui aide au développement de la confiance en soi. Ensuite, si l’expérience est poussée jusqu’à la mise en place plus ou moins simple, d’une exposition des œuvres produites lors des ateliers (cf article Musée Hébert), le public devient acteur dans son musée, son centre culturel.